Florence Giuliani Une
loi organique
Constituée, en grande partie,
d'anneaux de carton recouverts de différentes textures, la masse présente dans
la case Vinimoi est à multiples entrées. Certains passages intérieurs sont
courts, d'autres traversants.
Question de point de vue.
A hauteur d'homme,
posée sur un ensemble de tables dont les pieds sont comme des pilotis, la masse
est animale, végétale, humaine ; elle a une peau, des peaux.
Construction fragile, menacée par
toutes sortes de périls, elle a été sécrétée selon un principe très naturel,
anneau par anneau, l'un donnant naissance à l'autre, dans une fabrication de
volume à l'apparence très organique.
En fait, la masse est architecturée, joue
sur le dense et le léger et les entrées de lumière.
Tout d'abord on ne sait
pas à quoi on a affaire, cela paraît ingérable, énorme, sans prise; mais, à
bien y regarder, et à regarder à l'intérieur, on découvre tout autre chose, on
a des perspectives, linéaires ou incurvées. Plusieurs points de vue, plusieurs
façons de structurer simultanément la pensée d'une situation.
Anneau par anneau, on construit du
possible; individuellement et collectivement; on sécrète du constructible, tous
et chacun d'entre nous. C'est ce pays-là
que l'on habite; avec sa nature si riche, il a comme une texture et ce qui nous
lie à lui est aussi tout à fait organique. Pays du corps, de l'esprit, de la
pensée, il se développe, avec une enveloppe multiple, une enveloppe animale,
végétale, humaine; il est un habitat, un habitacle, il demande à ce que l'on se
penche un peu pour l'envisager de l'intérieur ; il demande à ce que les
logiques intérieures d'une situation soient envisagées simultanément.
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