(c)ADCK-CCT, photogr. Eric Dell'Erba
Florence Giuliani Une loi organique
Constituée, en grande partie, d'anneaux de carton recouverts de
différentes textures, la masse présente dans la case Vinimoi est à
multiples entrées. Certains passages intérieurs sont courts, d'autres traversants. Question de point de vue.
A hauteur d'homme, posée sur un ensemble de tables dont les pieds sont
comme des pilotis, la masse est animale, végétale, humaine ; elle a une
peau, des peaux.
Construction fragile, menacée par toutes
sortes de périls, elle a été sécrétée selon un principe très naturel,
anneau par anneau, l'un donnant naissance à l'autre, dans une
fabrication de volume à l'apparence très organique. En fait, la masse
est architecturée, joue sur le dense et le léger et les entrées de
lumière. Tout d'abord on ne sait pas à quoi on a affaire, cela paraît
ingérable, énorme, sans prise; mais, à bien y regarder, et à regarder à
l'intérieur, on découvre tout autre chose, on a des perspectives,
linéaires ou incurvées. Plusieurs points de vue, plusieurs façons de
structurer simultanément la pensée d'une situation.
Anneau par
anneau, on construit du possible; individuellement et collectivement; on
sécrète du constructible, tous et chacun d'entre nous. C'est ce
pays-là que l'on habite; avec sa nature si riche, il a comme une texture
et ce qui nous lie à lui est aussi tout à fait organique. Pays du
corps, de l'esprit, de la pensée, il se développe, avec une enveloppe
multiple, une enveloppe animale, végétale, humaine; il est un habitat,
un habitacle, il demande à ce que l'on se penche un peu pour l'envisager
de l'intérieur ; il demande à ce que les logiques intérieures d'une
situation soient envisagées simultanément.
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