A la lumière d'un doute
mardi 27 décembre 2016
Autre site à consulter :
https://www.flickr.com/photos/jckoutio/sets/72157637501715216/
http://florencegiuliani.blogspot.fr/
vendredi 17 janvier 2014
Stéphanie Wamytan avec Franck Chan San et Gregory Fambart 'Tentes-esprit'
Stéphanie
Wamytan avec Franck Chan San et Gregory Fambart Tentes-esprit
Revenant d'une
résidence d'artistes à l'étranger, Stéphanie Wamytan prolonge le propos qu'elle
a élaboré et dont elle a laissé quatre traces à Taïwan, le lieu de cette
résidence. Quatre tentes disposées dans différentes parties d'un musée qui
actualisent le geste de la 'coutume' avec la fabrication des éléments à partir
de tissus de coton qui lui ont permis d'être dans l'échange avec son lieu
d'accueil.
Le lien, titre de l'œuvre à Taïwan se prolonge à Nouméa et devient Tentes-esprit.
Ici, au centre culturel Tjibaou, Stéphanie a associé à son propos deux autres artistes, Franck Chan San et Gregory Fambart et elle leur a demandé d'intervenir sur les tissus des tentes avec l'évocation de personnages fragmentés, qui interrogent l'identité. Empreintes, traces - thèmes récurrents chez Stéphanie Wamytan, qu'elle développe elle-même sur l'une des deux tentes - viennent habiller le tissu des volumes qui sont, pour l'artiste, comme des petits temples nomades qui n'ont pas d'ouverture sur l'extérieur mais concentre l'énergie à l'intérieur et laisse émerger des figures qui affleurent ou s'extirpent.
Le lien, titre de l'œuvre à Taïwan se prolonge à Nouméa et devient Tentes-esprit.
Ici, au centre culturel Tjibaou, Stéphanie a associé à son propos deux autres artistes, Franck Chan San et Gregory Fambart et elle leur a demandé d'intervenir sur les tissus des tentes avec l'évocation de personnages fragmentés, qui interrogent l'identité. Empreintes, traces - thèmes récurrents chez Stéphanie Wamytan, qu'elle développe elle-même sur l'une des deux tentes - viennent habiller le tissu des volumes qui sont, pour l'artiste, comme des petits temples nomades qui n'ont pas d'ouverture sur l'extérieur mais concentre l'énergie à l'intérieur et laisse émerger des figures qui affleurent ou s'extirpent.
La première tente,
à dominante rouge et noir, est placé dans la case Jinnu qui accueille les
grands totem d'Océanie.
La figure qui apparaît sur le tissu, réalisée par Franck Chan San, est fragmentée et laisse voir un geste qui demande le silence. Nous sommes du côté des esprits, dans l'indicible.
La figure qui apparaît sur le tissu, réalisée par Franck Chan San, est fragmentée et laisse voir un geste qui demande le silence. Nous sommes du côté des esprits, dans l'indicible.
La seconde tente,
plus petite, est placée dans un espace de circulation du centre, en
prolongement de la médiathèque. Cette tente est, elle, plus en lien avec le
profane ou le quotidien.
Le portrait qui affleure, réalisé par Gregory Fambart, est celui de Gaspard, chef de groupe à Tindu où l'artiste intervient régulièrement. On est bien ici dans le réel, mais, temple nomade dans l'idée de Stéphanie Wamytan, cette tente-ci est aussi un lieu de recueillement intérieur qui interroge l'identité, la figure du leader dans un quartier populaire de Nouméa, sa place dans une société où le chef de clan est une référence importante, la place accordée au vivant….
Le portrait qui affleure, réalisé par Gregory Fambart, est celui de Gaspard, chef de groupe à Tindu où l'artiste intervient régulièrement. On est bien ici dans le réel, mais, temple nomade dans l'idée de Stéphanie Wamytan, cette tente-ci est aussi un lieu de recueillement intérieur qui interroge l'identité, la figure du leader dans un quartier populaire de Nouméa, sa place dans une société où le chef de clan est une référence importante, la place accordée au vivant….
Si la tente
présente dans la case Jinu a, dans ses proportions et son habillage quelque
chose de la perfection hors d'atteinte pour les vivants, celle placée dans
l'espace de circulation connait des débordements et décalages dans sa
structure, ceux du vivant. Petit temple imparfait placé dans le prolongement
d'un espace de connaissance, il dit ce qui toujours sort des lignes apportant sa
part d'interrogations incessantes.
mardi 17 décembre 2013
François Uzan 'MagicPoussPouss' et Serge Vieillard 'Eclipse'
François Uzan MagicPoussPouss et Serge Vieillard Eclipse
1. Elément mobile avec système de monocycle et deux caissons, l'un intérieur et l'autre extérieur. Les caissons sont des supports pour différentes formes d'expression: images, textes, objets divers.
Le 'MagicPoussPouss' peut rester dans la case Kanaké et tourner en rond et/ou sortir de la case et se déplacer dans l'ensemble de la zone accueil du CCT.
Le 'MagicPoussPouss' peut se remplir des doutes des visiteurs et ceux-ci peuvent tourner en rond et/ou aller vers la lumière extérieure pour expérimenter leurs doutes au contact avec le dehors, les aérer, les partager...
2. La Lune, accrochée au château Hagen pendant un mois, a rejoint la case Kanaké du centre culturel Tjibaou, pour un dialogue avec le MagicPoussPouss de François Uzan. Cette mise en commun des deux éléments dans la case n'est pas sans rappeler quelque chose du cinématographe et en particulier la lune de Méliès mais aussi E.T ou la compagnie DreamWorks de Spielberg... Rêve, projection, imaginaire sont tout particulièrement associés au seul satellite naturel de la Terre qu'est la Lune. Et pourtant, planète liée à la fécondité, elle est constituée de myriades de cratères et autres mers désertiques. Elle interroge alors, placée dans le contexte de l'exposition, bien des paradoxes de la pensée et de l'émotion humaines qui projettent leurs propres mouvances intérieures sur toute réalité extérieure. Le parallèle avec la rencontre à effets tous azimuts dont le véhicule de François Uzan se fait une somme mobile est loin d'être fortuite.
Marc Faucompré 'Le temps océanien et le boson de Higgs' / Ariella Blancher 'Echafaudage'
Marc Faucompré Le temps océanien et le boson de Higgs / Ariella Blancher Echafaudage
Par son intervention, Marc Faucompré donne le départ d'un ensemble de modules qui prennent place sur les terrasses est du centre culturel Tjibaou. Des artistes seront invités à augmenter cette installation inspirée du travail de Pascale Martine Tayou - artiste camerounais qui a pour habitude d'occuper de grands espaces avec des installations volumineuses aux influences multipliées d'un entre-deux culturel, entre richesse (des points de vue) et pauvreté (des matériaux). Pour initier cette expérimentation entre abouti et innabouti, Marc Faucompré place un élément qui évoque une nouvelle conception du temps avancée par les scientifiques après la découverte du boson de Higgs - découverte très récemment couronnée du prix Nobel de physique. Pour certains chercheurs, le temps ne serait plus cette flèche lisse à la trajectoire irréversible. Comme dans la conception océanienne du temps, le passé, le présent et le futur seraient si intimement liés que l'ordre temporel ne serait plus univoque. L'artiste propose une représentation visuelle de ce concept où les liens océaniens déforment le fil du temps de la conception occidentale qui prévalait jusqu'ici et où le boson de Higgs - particule d'interaction ou de force qui permet aux particules d'acquérir une masse - donne aux objets l'illusion de la masse.
Les cocons d'Ariella Blancher ont voyagé depuis château Hagen, où, posés avec les meubles d'un espace déjà occupé, ils déployaient fils et vie. Arrivés au Centre culturel Tjibaou, ils ont été disposés sur un échafaudage, qui, entièrement entouré de film plastique, joue avec l'idée même de présentation faisant d'un élément de construction une vitrine de type muséal. On est ici entre intérieur et extérieur, accès et protection, présence et retrait. C'est encore un temps de gestation, qui semble indiquer que l'on en est bien toujours à la genèse d'un monde et que les formes à venir, sur le point d'éclore, s'apprêtent à donner leur part de sens.
mercredi 4 décembre 2013
Ariella Blancher 'Echafaudage'
Ariella Blancher Echafaudage
Les cocons d'Ariella Blancher ont voyagé depuis château Hagen, où, posés avec les meubles d'un espace déjà occupé, ils déployaient fils et vie. Arrivés au Centre culturel Tjibaou, ils ont été disposés sur un échafaudage, qui, entièrement entouré de film plastique, joue avec l'idée même de présentation faisant d'un élément de construction une vitrine de type muséal. On est ici entre intérieur et extérieur, accès et protection, présence et retrait. C'est encore un temps de gestation, qui semble indiquer que l'on en est bien toujours à la genèse d'un monde et que les formes à venir, sur le point d'éclore, s'apprêtent à donner leur part de sens.
Severine Grenda 'Im-plant-ation(s)' 2
Severine Grenda Im-plant-ation(s)
L'accession à la propriété - et son pendant, la spoliation - est l'un des enjeux majeurs de l'histoire de la colonisation. Dans les récits historiques, le colon est défini comme quelqu'un qui vient s'installer 'définitivement' sur une terre qui, le plus souvent, est pour lui, synonyme de renaissance, survie, nouvelle identification ….On parle de « concession » ; mais, finalement, qui concède quoi à qui ? Qu'est-ce qui est concédé ? Habite-on ou est-on habité par une histoire ? Séverine Grenda poursuit ici un propos déjà abordé dans un travail intitulé « demain-j'accède-à-la-proprietè ».
D'abord présentée au château Hagen, dans une pièce occupée par un meuble très imposant, l'œuvre de Séverine Grenda retrouve au centre culturel Tjibaou un meuble, muséal celui-ci. L'implantation devient un entassement, accentuant encore l'idée de codification, d'uniformisation. Mais, présentées ainsi, les petites maisons aveugles ou aveuglées semblent dire aussi que cette histoire là ne pourrait bientôt n'être plus plus qu'une pièce de musée…?
L'accession à la propriété - et son pendant, la spoliation - est l'un des enjeux majeurs de l'histoire de la colonisation. Dans les récits historiques, le colon est défini comme quelqu'un qui vient s'installer 'définitivement' sur une terre qui, le plus souvent, est pour lui, synonyme de renaissance, survie, nouvelle identification ….On parle de « concession » ; mais, finalement, qui concède quoi à qui ? Qu'est-ce qui est concédé ? Habite-on ou est-on habité par une histoire ? Séverine Grenda poursuit ici un propos déjà abordé dans un travail intitulé « demain-j'accède-à-la-proprietè ».
D'abord présentée au château Hagen, dans une pièce occupée par un meuble très imposant, l'œuvre de Séverine Grenda retrouve au centre culturel Tjibaou un meuble, muséal celui-ci. L'implantation devient un entassement, accentuant encore l'idée de codification, d'uniformisation. Mais, présentées ainsi, les petites maisons aveugles ou aveuglées semblent dire aussi que cette histoire là ne pourrait bientôt n'être plus plus qu'une pièce de musée…?
dimanche 24 novembre 2013
Severine Grenda 'Im-plant-ation(s) '
(c)ADCK-CCT, photogr. Eric Dell'Erba
Severine
Grenda Im-plant-ation(s)
Séverine Grenda part de la maison pour multiplier l'idée même de maison. Intervenant dans un espace occupé par un meuble très mposant, l'artiste a choisi d'évoquer ce qui, à partir de ce lieu qu'est le château Hagen - et sans doute de cette pièce même qui était le bureau de Tibby Hagen - il s'est, dans le passé, déployé en termes de quartier, de logique de ville, de perspectives de rentabilité dans le domaine de la construction en série….L'accession à la propriété - et son pendant, la spoliation - est l'un des enjeux majeurs de l'histoire de la colonisation. Dans les récits historiques, le colon est défini comme quelqu'un qui vient s'installer 'définitivement' sur une terre, qui, le plus souvent, est pour lui, synonyme de renaissance, survie, nouvelle identification ….On parle de 'concession' ; mais, finalement, qui concède quoi à qui? Qu'est-ce qui est concédé? Habite-on ou est-on habité par une histoire? Séverine Grenda poursuit ici un propos déjà abordé dans un travail intitulé ' demain-j'accède-à-la-proprietè'. Calédonienne, elle se sent particulièrement concernée par l'histoire de 'l'implantation' et les répercussions que cela peut avoir sur plusieurs générations.
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